Clinique des Princes : l’humain d’abord, la santé toujours

Pouvez-vous nous dresser le portrait-robot de la clinique ?

Elle a été créée en 1955 sous le nom de SOS Gastro, puis reprise en 2002 par Marc Mitrofanoff, chirurgien plasticien renommé qui en a fait évoluer l’activité. Le centre est spécialisé dans plusieurs domaines, notamment la chirurgie plastique, reconstructrice et esthétique, la chirurgie dermatologique, la pose de chambres implantables pour les chimiothérapies (PAC) et l’endoscopie digestive. Nous avons également des équipes spécialisées en chirurgie ophtalmologique et en phlébologie interventionnelle pour répondre aux besoins de nos patients. Aujourd’hui, la clinique compte plus de 100 chirurgiens, gastroentérologues et anesthésistes, 75 collaborateurs et réalise plus de 17 000 actes annuels.

Quelle est votre histoire avec la clinique ?

Alors que j’étais chef de clinique en chirurgie plastique réparatrice et esthétique à l’hôpital Georges Pompidou, j’avais en tête de pratiquer dans un autre établissement et surtout d’avoir mes propres patients. J’ai commencé par faire des vacations fixes au sein des cliniques Blomet, Hartmann, Monceau et, par recommandation de mon ancien chef de clinique, j’ai fait mes premiers pas au Centre Chirurgical des Princes, c’était encore son nom il y a dix ans. Et je m’y suis tout de suite senti très bien. Je n’avais jamais vu un établissement aussi authentique, avec autant de bienveillance et d’attention envers les patients. J’ai rapidement compris que ça tenait beaucoup à la personnalité de Seamy et Sautfenne Ayadi, tous les deux médecins anesthésistes et chefs d’orchestre de l’activité en bloc opératoire. A l’écoute du personnel, très impliqués, d’un dévouement extrême : leur état d’esprit nous a rapprochés. Puis, est survenue la crise sanitaire à un moment où Marc Mitrofanoff avait en tête, à l’approche de la retraite, de passer la main. Tout s’est accéléré et Seamy, Sautfenne et moi avons uni nos forces pour lui proposer de reprendre la clinique.

Et un peu plus d’un an plus tard, vous devenez chef d’entreprise.

Nous étions intimement convaincus que c’était le moment où jamais. Nous sortions à peine du Covid avec son lot de difficultés : déficit de personnel, difficultés à recruter, population de médecins vieillissante. En parallèle, la clinique conservait ses points forts : autorisation de chirurgie prise en charge, dimension opératoire, bonne réputation, localisation intéressante. Elle cochait toutes les cases et nous avions le sentiment qu’elle avait encore beaucoup de potentiel de développement. Quand Marc nous a donné son feu vert de principe, nous nous sommes rapprochés de Cairn, une banque d’affaires à taille humaine, pour construire notre plan de reprise. Les premières banques avec lesquelles nous avons échangé regardaient les bilans avec une certaine inquiétude à la vue de l’importance de la dette à lever. Au final, notre choix vis-à-vis de la shortlist de fonds d’investissement intéressés s’est opéré sur UI. Ce qui nous a décidé ? Sa spécialisation en santé, de bons retours d’autres participations, un très bon feeling, et puis le sentiment qu’ils ne mettaient pas l’argent au-dessus de tout. Cette dimension éthique était importante à nos yeux.

Nous sommes en avril 2022 et l’aventure commence.

Absolument. Au-delà du médical, nous étions novices dans bien des domaines de la gestion d’une entreprise. On a commencé par dresser une liste de 100 points prioritaires à traiter tout en conservant l’âme de la clinique, qui était son actif le plus précieux. Nous avons fait une consultation du personnel, établi nos valeurs clés, traqué les mauvaises habitudes, nous nous sommes même séparés de praticiens qui étaient générateurs de CA mais dont le caractère mettait l’harmonie que nous souhaitions en péril. Les chantiers prioritaires étaient nombreux : problème récurrent de recrutement et fidélisation, explosion de l’intérim, services supports insuffisants. A ce titre, UI nous a beaucoup aidés, en support et accompagnement, pour structurer notre pilotage, avec la création côté finance d’un reporting, d’un analytique, d’un prévisionnel. Autre chantier clé, l’extension de la clinique. Nous avions pris soin d’intégrer dans notre projet la transformation d’une maison mitoyenne de la clinique pour créer de nouveaux blocs opératoires et étendre ainsi notre activité. Et, avec le recul, si nous avons réussi notre pari, c’est probablement par la confiance que nous avons les uns envers les autres. Entre nous trois, et sans aucun égo, nous nous sommes répartis naturellement les tâches, en fonction des compétences et goûts de chacun. L’équipe de la clinique a clairement trois patrons au lieu d’un !